Descendant de son cheval, il s'agenouilla devant la pieuse image et priant avec ferveur pour le repos de l'âme du malheureux, il fut soudain ébloui par un éclatant rayon lumineux, au milieu duquel apparut une forme délicate et vaporeuse.
C'était la Vierge Marie, enveloppée de longs voiles blancs, qui tenait trois épis en sa main droite et un petit glaçon dans la main gauche :
«Relève-toi, brave homme, dit la Vierge avec douceur, et écoute. Vois ces épis. Ils sont le symbole de l'abondance des belles moissons qui viendront récompenser les êtres vertueux, généreux, et apporter le bien-être et le bonheur dans les foyers des fidèles chrétiens. Quant à ce glaçon, il signifie que la grêle, la gelée, l'inondation, la famine et tout son cortège de désolation et de malheurs viendront punir les mécréants dont la gravité des péchés a pu lasser la miséricorde divine. Va, bonhomme, descends dans les villages et annonce à tous les habitants le sens de ces prophéties.»
Le forgeron prit peur, ne dit mot de cette apparition. Il acheta un sac de blé, mais ne put le mettre sur sa monture. Il demanda de l'aide. Peine inutile. Alors il demanda pardon à la Vierge Marie et transmit le message qu'elle lui avait confié. Cela fait, il chargea aisément sa monture et s'en retourna chez lui.
Dès l'été 1491, une chapelle en bois fut édifiée sur le site de l'apparition. La foule afflue dès l'été suivant et des miracles y sont allégués.
Divers ordres religieux se sont succédés, et ce sont les péres redemptoristes qui occupent le couvent depuis 1911.
Depuis plus de 500 ans, prêtres diocésains et communautés religieuses perpétuent le plus célèbre culte marial d’Alsace , dans ce lieu de pèlerinage.